Propulser le renouveau d'une filière textile chanvre 100% Occitanie culture, filage, teinture, tissage et confection locale.

La Filière Chanvre Textile aujourd'hui en Occitanie (France)

Propulser le renouveau d'une filière textile chanvre 100% Occitanie culture, filage, teinture, tissage et confection locale.

 

 

Propulser le renouveau d'une filière textile chanvre 100% Occitanie
culture, filage, teinture, tissage et confection locale.

 

 

 

Le Chanvre on en parle beaucoup, mais bon c'est quoi au juste ?

 

Faut-il encore présenter le chanvre ? Plante au centre des usages dans de nombreuses régions du monde depuis la découverte de sa transformation il y a 10 000 ans en Chine, elle aura permis de se nourrir, de fabriquer les voiles de bateaux et autres cordages en tous genres, et de confectionner les vêtements et linges de maison dont chacun avait besoin. Peu demandeuse en eau, d’une rusticité telle qu’elle pousse des coteaux arides de l’Atlas aux steppes glaciales de Sibérie, la plante souffre de très peu de maladies et ne réclame pas de produits phytosanitaires pour prospérer convenablement.
 


 
Alors même que le chanvre a accompagné l’humanité sur des millénaires, sa culture a connu un brusque ralentissement au XIXe siècle avec l’apparition de la marine à vapeur (plus besoin de voiles) et le commerce massif de coton qui a pris la place dans le textile.
Le dernier coup de semonce viendra à la seconde guerre mondiale, quand les Etats-Unis, puis l’Europe de l’ouest, limiteront largement sa culture en mettant en avant les effets psychotropes de la plante. Le bloc soviétique conservera sa tradition de culture du chanvre, expliquant sa présence encore importante en Europe de l’est comme en Russie.
La prise de conscience des problèmes environnementaux aidant, la fin du XXe siècle a vu la réapparition de sa culture, souvent portée par d’irréductibles enthousiastes convaincus qu’il s’agit là d’une plante qui peut participer à sortir l’humanité de l’ornière dans laquelle elle s’est fourrée !
Très aisée à conduire en agriculture biologique, la plante fournit de nombreux produits désormais fréquemment utilisés dans divers secteurs: fibres et chènevotte (partie centrale de la plante) pour les isolants, graines pour l’alimentation humaine comme animale, fibres techniques entrant dans certaines alliages, sans oublier les aspects thérapeutiques…
La France est le plus gros producteur en Europe de l’ouest, et tout dans son histoire rappelle la présence du chanvre partout sur le territoire : la Canebière à Marseille, les villages nommés Cénevières ou Chénevières, les lieux-dits Canabal ou Canaval, autant de patronymes qui rappellent la culture à laquelle on dédiait les meilleures terres, ou sa transformation en cordages pour la marine (la fameuse corderie royale de Rochefort !).
 

 

 

Et le chanvre textile, pourquoi ?

 

 

Le chanvre fournit des fibres de haute qualité qui permettent de fabriquer des tissus durables, utilisables pour l’habillement comme pour l’ameublement. Les fibres de la plante, outre leur solidité, possèdent des vertus thermorégulatrices naturelles qui confèrent au vêtement en chanvre un pouvoir isolant sans commune mesure avec le coton : fraîcheur en été, chaleur en hiver, même dans un jean !

Toutes les vertus sont là : culture avec un impact environnemental nul, possibilité d’en faire pousser quasiment partout, plein d’applications en plus des fibres (graines, chènevotte), et vêtements agréables qu’on garde longtemps !

 

 

 

Pourquoi on ne sort pas des kilomètres de fil alors ?

 

 

Hé oui, c’est surprenant mais c’est bien le cas, l’essentiel de la production de fil de chanvre est en Chine ou en Europe de l’est, et il faut bien le constater les vêtements en chanvre ne remplissent pas les magasins.

La faute en incombe avant tout aux décennies d’abandon de la culture, qui n’ont pas permis le développement de machines permettant d’automatiser sa culture et sa transformation.

La faute aussi à l’image sulfureuse qui lui colle à la peau, heureusement en train de changer radicalement.

Et enfin, la faute à la délocalisation de certaines machines essentielles à sa transformation en fil, qui se trouvent aujourd’hui toutes ailleurs qu’en Europe de l’ouest ! Bref, une réunion de facteurs qui font que les usages, les savoir-faire, les outils se sont perdus ou sont devenus obsolètes.

 

 

 

Pourtant il y a bien une demande…

 

 

Parfaitement ! L’image de qualité et de durabilité du chanvre, l’alternative qu’il représente à une culture et au transport d’un coton pesant lourdement sur l’environnement font de lui une cible de choix pour qui veut consommer de manière plus responsable. Certaines grandes marques ne s’y sont pas trompées et incorporent un pourcentage de chanvre dans leurs tissus pour mettre en avant ces vertus (mais juste un pourcentage hein).

L’expérience de VirgoCoop démontre une demande importante sur ce produit. Son partenariat avec l’Atelier Tuffery a permis de mettre sur le marché des jeans 100% en chanvre depuis la fin de l’année 2017. Et ça marche ! 1 an ½ plus tard, ce sont plus de 500 jeans qui ont été vendus, et début 2019 ce sont 800 mètres de tissu qui ont été lancés en production, pour fournir une demande sans interruption.

 

 

 

Mais qu’a fait VirgoCoop pour en arriver là ?

 

Depuis le début, l’objectif de VirgoCoop est clair : participer à créer les conditions pour qu’une filière chanvre textile puisse exister à nouveau localement, et puisque nous sommes installés en Occitanie, nous aimerions bien qu’elle s’y installe !

A force de rencontres toutes plus intéressantes les unes que les autres avec des dizaines de personnes impliquées dans le chanvre, le constat est le suivant : on sait faire pousser du chanvre, puis une fois qu’on a du fil on sait faire tout le reste.

L’Occitanie regorge de terres idéales pour la culture du chanvre, et la région dispose de plusieurs acteurs (notamment dans le bassin industriel textile de Castres-Mazamet) qui savent teindre, tisser et apprêter des toiles pour produire du tissu de haute qualité.

Tout le problème, c’est transformer les fibres en fil ! Outre l’absence déjà mentionnée de filature adaptée en France, le défibrage de la plante brute n’est pas optimale et ne permet pas d’obtenir une finesse et une propreté suffisante pour passer dans une telle machine. En gros, il y a encore du pain sur la planche pour parvenir à notre objectif.

Finalement, ce sont les agriculteurs intéressés par la culture du chanvre qui nous auront mis la puce à l’oreille : « Si vous avez des débouchés et que vous pouvez garantir un prix à l’hectare, on vous fait pousser tout le chanvre que vous voulez ! »

 

 

Banco, nous n’avions pas les moyens de garantir ce prix, mais nous pouvions démontrer qu’il y a une demande et faire en sorte que collectivement nous fassions sauter les verrous qui empêchent la production et la transformation locale.

Nous nous sommes donc dirigés vers la source d’approvisionnement la plus proche, en Europe de l’Est, et avons acheté du fil de chanvre pour nous permettre de produire la toile d’un vêtement simple et de consommation courante : le jean’s.

Plusieurs essais de teinture avec la maison Plo et de tissage avec Eric Carlier de l’atelier Passetrame (tous deux à Mazamet) ont conduit à la production de 50 mètres de tissu denim en chanvre de couleur indigo.

 Muni de ce tissu, nous sommes allés à la rencontre de l’Atelier Tuffery, « jeaneur » installé depuis la fin du XIXe siècle à Florac en Lozère, qui a tout de suite accroché.

Renouant avec l’époque où la toile dite « de Nîmes » (devenue denim en anglais) n’était pas en coton mais bien dans les matières disponibles localement (soie, laine, chanvre et lin), Tuffery s’est lancé dans l’aventure en sortant les premiers prototypes de pantalons. Les essais étant concluants, une production régulière a été lancée, qui a conduit à la vente de centaines de jeans en quelques mois.

 

 

A ce stade, nous participions à démontrer que la demande existe bien, et l’engouement médiatique autour de Tuffery et de son nouveau produit sont là pour le rappeler. Mais qu’en était-il de notre objectif initial ?

C’est bien là le cœur du projet de VirgoCoop et de son partenariat avec l’Atelier Tuffery : le gain financier assuré par la vente des jeans est réinvesti dans la recherche et le développement pour permettre de remonter la filière et, un jour que nous espérons le plus proche possible, faire que ces jeans soient fabriqués à partir de chanvre local à l’impact environnemental le plus faible possible.

 

 

Pour avancer, VirgoCoop s’allie avec un personnage emblématique du chanvre occitan, inventeur génial et passionné installé dans sa ferme lotoise : Pierre Amadieu.

Le dada de Pierre, c’est de défibrer le chanvre avec des méthodes simples et adaptées à de petits bassins de production. Une manière de relocaliser une filière chanvre, à des coûts limités et sans recours à des technologies complexes et onéreuses.

Travaillant depuis de nombreuses années dans le chanvre, Pierre et sa société Hemp Act sont aujourd’hui en capacité de sortir une fibre qui peut être transformée en fil. C’est d’ailleurs ce qui a été fait, en envoyant des fibres dans une des filatures existantes en Europe de l’est.

Ce fil a permis à VirgoCoop de produire pour la première fois des mètres de tissu 100% en chanvre occitan, toujours via le travail des acteurs installés à Mazamet.

Nous n’atteignions pas encore la qualité suffisante pour produire le tissu de jeans mais nous nous rapprochions, et mise à part la filature qui restera une étape bien plus lointaine, tenions là presque toutes les étapes de filière !

 

 

 

Qu’est-ce que VirgoCoop prévoit de faire maintenant ?

 

 

C’est finalement maintenant que tout peut se concrétiser ! La stratégie de VirgoCoop pour parvenir à cet objectif, c’est de faire se rencontrer l’aval et l’amont de la filière :

  • Poursuivre la production de tissu en se fournissant en fil européen, pour continuer à répondre à la demande, susciter l’intérêt et financer la R&D

  • Réunir les financements nécessaires pour assurer les investissements nécessaires pour optimiser la culture du chanvre, le développement des machines de Hemp Act et l’obtention d’un fil de qualité suffisante pour produire la toile de jeans, et plein d’autres !


En 2019, VirgoCoop continue à produire du chanvre en partenariat avec des agriculteurs de la vallée du Lot, accélère la fabrication de tissu pour l’Atelier Tuffery, et formalise son partenariat avec la société Hemp Act pour apporter autant de fonds que possible afin que ses machines permettent d’obtenir une fibre textile de haute qualité.

 

En parallèle et à mesure que le fil produit à partir de chanvre local sera disponible, VirgoCoop poursuivra ses essais de teinture et de tissage pour proposer des toiles à de nouveaux clients et renforcer son modèle économique.

VirgoCoop, comme son nom l’indique, est une société coopérative dont les statuts garantissent une gouvernance tournée vers l’intérêt général, et dont la vocation est de porter des projets ayant du sens pour les territoires. Si la filière chanvre constitue aujourd’hui son projet phare, VirgoCoop portera d’autres projets structurants permettant une économie locale respectueuse des femmes, des hommes et de l’environnement.

 

Comment vous pouvez participer à ce projet !

Aujourd’hui, nous recherchons des soutiens financiers possibles pour parvenir à développer les machines et conduire les essais qui nous permettront d’aboutir à un modèle de transformation efficace.

En devenant sociétaire de VirgoCoop, votre épargne permettra de soutenir la construction de cette filière. VirgoCoop y apportera en compte courant d’associés la somme de 60 000 euros pour finaliser la ligne de défibrage. La participation de VirgoCoop à Hemp Act sera rétribuée d’un pourcentage sur son chiffre d’affaires, afin de participer en retour au financement du reste de la filière. En parallèle, VirgoCoop financera des agriculteurs pour produire du chanvre qui nourrira la machine de Hemp Act, et produira du tissu à présenter à de nouveau clients à mesure que le fil sera disponible.

 

Où tout cela va nous mener :

Tout cela va nous mener crescendo à installer une filière chanvre textile en Occitanie (la seule étape délocalisée sera la filature, un projet pour la suite!).

Nous n’en sommes pas si loin, et dès 2020 nous estimons que la production pourra monter à 20 hectares de chanvre, qui une fois défibré par les soins de Hemp Act pourra produire les kilomètres de fil dont nous avons parlé plus haut !

Hemp Act pourra proposer sa ligne de défibrage à tous les acteurs intéressés sur le territoire et ailleurs, tandis que VirgoCoop pourra fournir à l’Atelier Tuffery et d’autres confectionneurs de vêtements des tissus à l’impact environnemental minime et à la durabilité maximale.

Tous ensemble, nous aurons donc participé à rétablir une filière responsable, dans laquelle chaque maillon, de l’agriculteur jusqu’à la marque de vêtement, est rétribué à la juste hauteur de son travail tout en relançant une culture écologique.

Le consommateur de son côté, aura accès à un produit durable et bon pour son environnement, dont la traçabilité sera entièrement disponible.

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